Faire un Master II recherche

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Pour faire comme tout le monde ou pour de bonnes raisons ?

Faire un Master II recherche

Le Master 2 recherche est une ombre qui nous précède ou nous devance sitôt l’internat débuté. Il se dit, çà et là, que Jean fait une année recherche, qu’Anne est en dispo pour faire son master… Et notre patron demande soudain quand est-ce qu’on fait le sien…

Mais quel est ce master qui frappe autour de nous sous des formes si différentes ? Devons-nous, nous aussi, entrer dans l’ère Master ?

Le M2R, c’est quoi ?

Il n’est pas rare d’entendre parler de DEA, pourtant disparu avec la réforme LMD depuis l’uniformisation des diplômes européens, qui devrait laisser sa place, aujourd’hui, au seul M2R.

En médecine, seule la première année santé a intégré le système LMD, existant maintenant pour toutes les autres filières : licence (3 ans), master (2 ans) et doctorat (3 ans).

Le master 2 est la deuxième année de master qui s’effectue en recherche (d’où M2R) ou en professionnalisation (M2 « pro »). « Préparer les étudiants à la recherche et leur offrir un parcours menant à une insertion professionnelle de haut niveau » est le double objectif donné au master par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Il faut retenir que le M2R en médecine, c’est un diplôme complémentaire à notre formation, non obligatoire, réalisable pendant l’internat ou après, nous initiant à la recherche.

Un M2R, et après ?

Avec un M2R, nous pouvons postuler pour un doctorat. C’est un travail de recherche approfondi qui demande souvent d’interrompre un temps son activité clinique. Le doctorat nécessite de monter un projet avec un directeur de recherche, une école doctorale et, bien sûr, de trouver des financements.

Chez nous, le doctorat est souvent appelé : « thèse de sciences » ou « de sciences sociales » selon sa discipline. Si l’on projette de suivre une carrière universitaire, il est indispensable. Le seul conseil à formuler, étant donné la longueur de nos études, est qu’il vaut mieux se lancer sitôt le M2R accompli.

Le M2R est donc l’étape indispensable et nécessaire à l’entrée dans la filière universitaire.

Si je ne veux pas être universitaire, pourquoi faire un M2R ?

« Parce que ! » Voilà ce que pourraient dire certains patrons à qui il serait inutile de répondre qu’on ne souhaite pas faire une carrière universitaire. Inutile en effet car le M2R a d’autres intérêts que d’intégrer la filière universitaire !

Premièrement, le M2R est la confrontation à l’exercice de la recherche. On ne peut pas dire que nous soyons rompus à sa pratique. Même quand nos enseignants s’y impliquent, ça n’est pas la même chose d’apprendre à critiquer un article, de suivre des cours de statistiques, de méthodologie, que de se lancer soi-même dans l’élaboration d’un projet de recherche, de le mener, d’analyser ses résultats et d’en sortir des articles. Le M2R, que l’on veuille être prof ou pas, ça sert d’abord à ça !

Le M2R nous fait rencontrer les enseignants-chercheurs qui n’ont pas d’activité clinique, des scientifiques passionnés qui nous rappellent nos cours, mais surtout nous font sentir combien rien n’est réellement établi. Face à ce que l’on sait, il y a surtout tout le reste que l’on ne sait pas encore. Le M2R est un apprentissage des bases de notre métier qui nous amène à manipuler les certitudes avec beaucoup plus de prudence et d’humilité.

Malheureusement tous les M2R ne sont pas bien organisés. Il n’est pas rare de passer son année à buller au fond du labo E212, en grand roi des pipettes, mais seul en son royaume. Cependant, quand on a la chance d’être avec des enseignants compétents engagés et talentueux, le M2R étoffe notre esprit critique favorable à l’exercice clinique.

Le deuxième argument, moins glorieux mais bien réel, est que, malheureusement, le M2R est devenu un moyen de sélectionner des internes pour les postes de chef de clinique. Ainsi détourné, le M2R nous précipite dans la course aux diplômes, pour répondre à la pénurie de postes universitaires non titulaires, voire des postes de post-internat non universitaire (assistants spécialistes).

Chacun essaie de se positionner. Pour ces raisons, le M2R peut alors être un faire-valoir ou, en l’absence, un sérieux handicap… Stricto sensu, il n’est pas requis d’avoir un M2R pour être CCA. Et s’il existe une cohérence universitaire entre M2R et CCA, il n’y en a vraiment pas dans le cas de l’assistanat de spécialité. Mais avec cette démographie, tout argument contribuant à marquer sa différence est vivement recherché.

Ainsi le M2R ne sert pas uniquement aux futurs PU. Et s’il faut peut-être hésiter avant de s’engager, il faut surtout bien méditer !

Reste à ne pas se perdre dans la jungle de l’enseignement supérieur… Il y a des centaines de M2R ! Des gros, des petits, des qui piquent, qui font sourire… Ça pousse de partout et il n’y a pas que des bonnes herbes. Il faut trouver ce qui nous intéresse, personnellement, professionnellement, géographiquement, financièrement…

Au fil des numéros, What’s Up Doc ?, va suivre la piste des M2R, pour nous aider à savoir qu’en faire.

 

Prérequis pour une inscription en M2R : Avoir un niveau Master I.

La voie des examens

Le M1 est accessible à l’issue d’une seule année d’enseignement, pendant la fac de médecine, mais pour des raisons de calendrier, il est parfois difficile de suivre tous les cours et examens la même année.

La voie de l’équivalence

Elle fonctionne avec l’obtention de 48 ECTS (European Credits Transfer System), sachant que la validation du deuxième cycle vaut déjà 30 ECTS.
Restent 18 ECTS au total, ce qui correspond à l’obtention de deux MSBM (maîtrise de sciences biologiques et médicales). Les stages cliniques de l’externat permettent la validation requise d’un stage. Le meilleur conseil reste de vous faire préciser cela par votre « bureau de la scolarité » à la faculté.

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