Face à la guerre, les Syriennes « préfèrent la césarienne plutôt qu'un accouchement naturel pour réduire le temps passé à l'intérieur d'un établissement de santé »

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La guerre et les attaques contre les hôpitaux en Syrie ont eu un "impact disproportionné" sur la santé reproductive des femmes et des filles dans les zones rebelles du nord-ouest, ont averti hier des ONG dans un rapport.

Face à la guerre, les Syriennes  « préfèrent la césarienne plutôt qu'un accouchement naturel pour réduire le temps passé à l'intérieur d'un établissement de santé »

© IStock 

"Douze ans d'impunité concernant les attaques contre les établissements de santé ont exacerbé une crise de la santé sexuelle et reproductive en Syrie", a déclaré Houssam al-Nahhas, coauteur du rapport publié par quatre ONG, dont l'International Rescue Committee (IRC) et Physicians for Human Rights.

"Le droit humain fondamental à la santé --y compris le fait de pouvoir accoucher en toute sécurité, d'apporter une nouvelle vie au monde-- a été régulièrement violé dans le nord-ouest de la Syrie, où des bombes ont plu sur les hôpitaux", a-t-il ajouté.

Le conflit continue d'avoir un "impact disproportionné" sur les femmes et les filles du nord-ouest de la Syrie", a declaré la directrice nationale du IRC en Syrie, Tanya Evans.

Reprenant les résultats d'une enquête auprès de plus de 260 membres du personnel de santé et patients, le rapport établit qu'"un grand nombre de femmes enceintes" évitent les soins prénataux et préfèrent subir une césarienne plutôt qu'un accouchement naturel en partie "pour réduire le temps passé à l'intérieur d'un établissement de santé."

La hausse du nombre de déplacés et des dommages causés aux infrastructures et aux services de santé affectera probablement environ 148 000 femmes enceintes

Le séisme du 6 février, qui a fait des dizaines de milliers de morts en Turquie et en Syrie, n'a fait qu'accélérer "l'effondrement du système de santé", déjà "fragile", dans le nord-ouest du pays ravagé par la guerre, ont déclaré les groupes.

La hausse du nombre de déplacés et des dommages causés aux infrastructures et aux services de santé affectera probablement environ 148 000 femmes enceintes, dont 37 000 doivent accoucher au cours des trois prochains mois, ont-ils ajouté.

Selon le rapport, seulement 7% des 367 établissements médicaux dans le nord-ouest offrent des soins de maternité complets, et moins de 40% offrent des consultations sur la santé reproductive.

Les hôpitaux surchargés entraînent "des lacunes importantes dans les maternités et des nouveaux-nés", ont ajouté les ONG, tandis que le conflit a contribué à une pénurie de sages-femmes et de gynécologues.

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Des groupes de défense des droits humains ont accusé le régime syrien et la Russie, son alliée, de cibler délibérément des établissements de santé dans les zones rebelles, une affirmation niée par Damas et Moscou.

Depuis 2020, la région fait l'objet d'un cessez-le-feu qui, malgré des violations répétées, a globalement été respecté.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a fait près d'un demi-million de morts.

Avec AFP

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