Article
En Turquie, un couple tente d'accréditer la véracité d'une grossesse en fait simulée en constituant un album de photos fictif. Il s'agit de ne pas révéler leur stérilité, dans un pays où celle-ci est mal vue et source de honte intense pour ceux qui en souffrent. Mais dans la société turque, la honte est cousine de la paranoïa...
Il est difficile de mettre en mots l'épreuve que constitue la vision de ce film qui, au regard de sa mise en scène grandiloquente, voudrait délivrer des messages politiques et sociétaux à n'en plus finir. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Se prenant pour Jacques Tati ou Aki Kaurismaki, l'impétrant réalisateur de cet Album de famille raté tente de noyer le poisson de la vacuité de ses personnages et de son histoire en étirant en longueur des séquences quasi-muettes alternant avec quelques dialogues censés traduire l'absurdité et la violence d'une société turque qui nous reste hélas bien hermétique. Probablement parce que nous ne sommes pas les destinataires initiaux du message transmis...
Que dire de plus? Peut-être souligner l'exploit que constitue le fait que l'ennui soporifique qui nous a envahis dès les premières scènes ne nous a pas empêchés de remarquer l'incohérence grandissante de l'histoire et la discordance constante du montage.
La dernière scène, absconse et faussement mystérieuse, condense toute la problématique de ce film dont on se demande si l'on préfère en comprendre les enjeux ou rester dans le flou...
Source:
Guillaume de la Chapelle