Ebola : Après trente ans d’absence, un cas détecté en Côte d’Ivoire

Article Article

[Mise à jour le 19 août 2021] - Pour la première fois depuis près de trente ans, un cas de virus Ebola a été détecté en Côte d’Ivoire. Une situation « extrêmement préoccupante » selon l’OMS.

Ebola : Après trente ans d’absence, un cas détecté en Côte d’Ivoire

C’est un come back qui donne des sueurs froides à l’OMS. Ce samedi 14 août, le ministre ivoirien de la Santé a indiqué que son pays avait détecté un cas d’Ebola sur le territoire. Un phénomène qui n’avait pas été observé depuis près de trente ans. 

C’est l’Institut Pasteur qui a tiré la sonnette d’alarme. Après examen d’échantillons prélevés, un cas « sur une jeune fille âgée de 18 ans de nationalité guinéenne » a été détecté. « Il s’agit d’un cas isolé et importé », a indiqué Pierre N’Gou Dimba, le ministre de la Santé ivoirien. 

Provenant de la ville de Labé en Guinée, la patiente serait arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août dernier. Pour rappel, le pays dont elle est originaire a essuyé une vague épidémique d’une rare ampleur entre 2013 et 2016. Une propagation qui aurait d’ailleurs fait une nouvelle percée en 2021, avant de se terminer en juin dernier selon l’OMS.

Si la jeune femme est actuellement « prise en charge au centre de traitement des maladies hautement épidémique du CHU de Trechville » à Abidjan selon le ministre, le pays ne veut prendre aucun risque. Depuis dimanche, la Côte d’Ivoire procède « à la vaccination des groupes cibles, le personnel soignant qui a été en contact immédiatement avec la patiente et les forces de sécurité qui sont à nos frontières ».

Au cours d’une réunion interministérielle d’urgence, il a également été décidé que le système de surveillance mis en place lors de la dernière épidémie en Guinée devait être réactivé. « Nous avons procédé à la remise officielle de 5.000 doses de vaccins contre Ebola (...) pour appuyer une riposte rapide autour du cas déclaré par la Côte d'Ivoire », a ajouté l'Agence nationale de sécurité sanitaire de Guinée qui s’est, ici, appuyé sur la participation de l’OMS. Ce mardi 17 août, cette dernière a également indiqué qu'un autre cas suspect avait été identifié, tout comme 9 cas contacts qui sont suivis. 

Un branle-bas de combat qui s’explique par l’inquiétude que génère cette situation. « Il est extrêmement préoccupant que cette épidémie ait été déclarée à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants », a ajouté Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dans un communiqué.

Cela sans oublier que si la Côte d’Ivoire est frontalière de la Guinée et du Liberia - pays durement touchés par la maladie au cours de la décennie, aucun cas n’y avait été recensé depuis 1994. « Aucun élément n’indique que le cas détecté en Côte d’Ivoire est lié à la récente flambée épidémique qui a touché la Guinée », estime d’ailleurs l’OMS qui précise que le séquençage génomique permettra d’affirmer ou infirmer l’existence d’un tel lien. L'organisation a néanmoins précisé que selon les premiers résultats, il s'agit probablement de la souche Zaïre du virus, le sous-type qui a sévi en Guinée. 

Pour l’heure pourtant, les autorités tentent de rassurer. « Toutes les dispositions sont prises pour faire face à cette situation », a indiqué le ministre de la santé. Et la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique de rappeler que « l’essentiel de l’expertise mondiale en matière de lutte contre la maladie à virus Ebola se trouve ici, sur le continent, et la Côte d’Ivoire peut tirer parti de cette expérience pour accélérer la riposte. »

 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers