Covid : demain, une rentrée « normale » pour des élèves français parmi les moins vaccinés d’Europe

Article Article

Cette semaine, des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents retrouveront le chemin de leur établissement scolaire. Troisième rentrée sous le signe de la Covid-19, elle renouera avec les habitudes d’avant mars 2020.

Covid : demain, une rentrée « normale » pour des élèves français parmi les moins vaccinés d’Europe

© IStock

Pas de masques, pas de protocoles de dépistage, pas de restrictions concernant les activités physiques, pas de sens de circulation à la cantine et autres spécificités qui s’étaient imposées dans le quotidien des jeunes Français et des personnels de l’éducation nationale.

Le niveau « socle », soit le plus bas du plan de veille sanitaire est en effet celui qui a été retenu par le ministère, comme ce dernier l’a confirmé hier. C’est déjà ce niveau qui avait été choisi à Mayotte et à la Réunion où les écoliers ont repris les cours la semaine dernière.

Dix jours pour réagir : une promesse intenable ?

Baisse des contaminations (en lien il est vrai également avec un net recul du nombre de tests), diminution du nombre de patients hospitalisés y compris en réanimation et pas d’identification de variants préoccupants au cours des dernières semaines en France : le contexte épidémique conforte ce choix du ministère de l’Education nationale qui a également des fondements politiques.

Alors que beaucoup d’observateurs redoutent une rentrée sociale difficile, le gouvernement affiche clairement une volonté de limiter les contraintes qui pourraient être imposées aux Français. Sans être dupes quant au caractère politique de ce choix, les épidémiologistes et spécialistes de santé publique considèrent que l’option du ministère est plutôt en adéquation avec la réalité épidémique.

Tout au plus, plusieurs scientifiques regrettent qu’à aucun moment l’Education nationale ne se soit sérieusement emparée de la question de la purification de l’air dans les établissements scolaires.

Cependant, même s’ils notent que la rentrée scolaire peut favoriser la reprise des contaminations (en la matière les deux années qui viennent de s’écouler n’ont cependant pas systématiquement confirmé une telle tendance) et que l’automne pourrait contribuer à la circulation de nouveaux variants, ils reconnaissent que le principal est de pouvoir avoir une capacité de réaction rapide.

Se souvenant des critiques formulées par un grand nombre de directeurs d’établissements ayant éprouvé des difficultés face à des protocoles transmis quelques heures à peine avant leur date d’entrée en application, le ministère a promis qu’en cas de passage à un niveau plus élevé du protocole sanitaire, dix jours de délai seraient donnés aux structures pour le mettre en place.

Cela signifie que l’Education nationale a une parfaite confiance dans sa capacité d’anticipation et qu’elle est certaine que le virus ne sera pas une nouvelle fois plus rapide que les autorités sanitaires, alors qu’il a si souvent déjoué les diverses prévisions.

Des enfants moins souvent masqués aux Etats-Unis

Dans les autres pays occidentaux dont les enfants rentrent cette semaine ou la semaine prochaine à l’école, la doctrine est assez similaire.

Aux Etats-Unis, où la fronde des masques a souvent constitué un point d’affrontement entre certains parents désireux que cette protection soit imposée et des gouverneurs qui refusaient une telle obligation, le nombre d’enfants utilisant ce dispositif est en recul.

Plusieurs spécialistes qui font référence depuis deux ans s’agissant de la Covid estiment eux-mêmes que face à la moindre sévérité de la maladie, ces masques voient leur pertinence restreinte pour les plus jeunes dont le risque de forme grave est en outre très faible.

Pas de volonté politique concernant la vaccination des petits

Cependant, souvent ces praticiens encouragent parallèlement à la vaccination des plus petits. Or, en France cette dernière demeure l’une des plus faibles d’Europe avec moins de 5 % des 5/11 ans vaccinés et à peine une dizaine de nouvelles injections réalisées quotidiennement.

Chez nos voisins espagnols, le taux dépassait déjà les 57 % au printemps, avoisinait les 40 % en Italie ou encore les 21 % en Allemagne. Très active concernant la vaccination des adultes (et même des adolescents qui étaient soumis au passe sanitaire dès 12 ans), la France s’est montrée bien plus timorée en ce qui concerne l’immunisation des plus jeunes.

Il n’y a pas eu d’implication forte des autorités scientifiques en la matière, qui sont demeurées réservées (tel le Conseil scientifique). Au ministère de l’Education nationale, la question n’est pas abordée.

Léa Crebat

Découvrez le JIM 

Par JIM

Les gros dossiers

+ De gros dossiers