Codage, mise en valeur de sa patientèle, méthodologie… Comment faire de la recherche quand on est généraliste

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Comment se lancer dans la recherche quand on est généraliste ? Quels sont les conseils, la méthodo ?  Au congrès de l’Isnar-IMG, qui s'est tenu à Tours les 24 et 25 février, Andry Rabiaza, vice-président de la FAYR-GP a répondu à toutes les questions.

Codage, mise en valeur de sa patientèle, méthodologie… Comment faire de la recherche quand on est généraliste

Dans une salle studieuse, une vingtaine de personnes assistent au café débat. Face à elles, Andry Rabiaza, président de la FAYR-GP (French Association of Young Researchers in General Practice) répond aux questions sur la manière de faire de la recherche en médecine générale.

“Déjà, ne vous mettez pas des freins vous-même, commence-t-ilQuand vous faites votre thèse, c’est de la recherche, donc pas de panique, vous pouvez le faire." Installé face à une caméra, il tente de dédramatiser la recherche. Son message : oui c’est possible, mais il existe de nombreux freins. “On fait de la recherche pour être meilleur avec nos patient·es. Cela doit nous aider dans notre pratique, ce n’est pas quelque chose d'abstrait.” 

Accéder aux données de recherches

A ce jour, l’un des principaux freins de la recherche en médecine générale est l’accès aux données. “Oui, le codage est un problème, continue Andry Rabiaza. On est assis sur une mine d’or dans nos cabinets. A la différence des hôpitaux, on est à plus de 500 patients suivis sur du long terme, et suivis sur plusieurs pathologies. Ce sont des données essentielles pour la recherche. Seulement, on exploite peu ces données”. 

Les raisons ? La difficulté pour les médecins de coder correctement leurs actes mais aussi la charge administrative qui ne cesse de grandir. 

Pour Marie qui est interne en médecine générale, une des difficultés pour se lancer dans la recherche c’est l’impression de ne jamais réussir à se mettre à jour dans tous les domaines de compétences. “Contrairement aux autres spécialités, j’ai l’impression que pour être une bonne généraliste, il est nécessaire de se mettre à jour très vite et sur des thématiques très variées. On a été biberonné aux revues médicales par spé, mais j’ai l’impression que pour la médecine générale, c’est beaucoup plus compliqué.”

Autres freins à la recherche en médecine générale, le décalage entre les semestres d’internat et le début du master recherche, l’éloignement des facultés ou encore la relative jeunesse de cette branche. “A la base, la recherche a été construite dans l’optique de rassembler les maîtres de stage, continue Andry Rabiaza. Puis l’université a dit que c’était enseignement et recherche et pas uniquement enseignement. C’est à partir de là que l’on a commencé à s’intéresser à la recherche en médecine.”

Pour autant, aux personnes qui voudraient se lancer, Andry Rabiaza conseille de “blinder la thèse”. “Blindez surtout sur le plan méthodologique, continue-t-il. Ne vous perdez pas dans de grands sujets pour révolutionner le monde, mais tentez de blinder votre méthodologie. Nos recherches ne partent jamais de zéro. On n’invente rien, on se base sur des recherches déjà existantes, sur des recherches bibliographies, etc. C’est cette recherche et votre méthodologie qui vont faire la différence. Puis, dîtes à vos encadrants : j’aimerais bien continuer. Si votre recherche est carrée, bien sourcée, on peut même vous inciter à pousser un peu plus votre recherche après la publication de votre thèse.”

Enfin, le dernier conseil qu’il donne est d’y aller au culot. “Je me suis retrouvé à encadrer une thèse parce qu’une médecin est venue me voir en me disant que son sujet de recherche pouvait m'intéresser. Elle a eu raison.” A vous de jouer ! 

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