Classement des spés 2022 : légère mononucléose infectieuse

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Maladies infectieuses et tropicales : cette petite spé très prisée, confirme son (relatif) recul, amorcée en 2018. Covid asymptomatique ou long ?

Classement des spés 2022 : légère mononucléose infectieuse

Spé récente (2017) et familiale (54 places), maladies infectieuses et tropicales rétrograde de 4 rangs cette année dans le classement de What’s up Doc, passant du 6e au 10e choix des internes, avec un rang moyen des  m édecins de  1898 contre 1166 l’an passé. (Pour tous les détails sur le classement de cette spé et les autres téléchargez gratuitement notre Gros guide des classements avec tous les tableaux.) Et une disparité des situations selon les CHU tout à fait évocatrice : 16e position à Marseille et 12e à Nice, 31e à Poitiers et 32e à Limoges mais 1ère à Toulouse, 2e à Lyon, à Paris et à Rennes. La spécialité à laquelle le 9e des ECN a accédé en premier ne semble pas vraiment en danger,  assure le Pr Sébastien Gallien qui dirige l’unité de Maladies infectieuses du CHU Henri-Mondor (Créteil), et qui est aussi l’un des membres  du Collège MIT et du Comité pédagogique du DES MIT en Île-de- France : « Depuis la création du DES, la grande attractivité pour cette spécialité passionnante et très dynamique ne se dément pas. Elle offre une grande richesse d’enseignement et une formation remarquable : nos séminaires de formation sont très appréciés par les internes, de même  que nos ouvrages de référence (Pilly, Popi). Nous accueillons des internes brillants, motivés, curieux, qui ont généralement été très bien classés ; et comme ils sont peu nombreux, nous les  choyons ! »

Une spécialité très complète

Sébastien Gallien décrit une spé « rare et chère » aux débouchés variés   (public/privé, soins ou pas, libéral…), avec une dimension recherche clinique et/ou fondamentale importante, et répondant à un vrai besoin de santé publique : « Nous avons besoin d’infectiologues   pour remplacer ceux qui partent à la retraite et répondre aux enjeux sociaux, ainsi que de l’évolution de la médecine. La très forte implication des infectiologues dans la pandémie  Covid en témoigne, même si la prise en charge de cette infection n’a pas été notre seule activité ces 2 dernières années, alors que nous sommes garants du bon usage des anti-infectieux et de la prise en charge des infections complexes et/ ou des sujets immunodéprimés. » Le prof rappelle aussi le volet « tropical » de la spé, les internes étant encouragés au cours de leur  cursus à avoir une expérience à l’étranger : « Une part importante de notre activité est tournée vers la prise en charge de migrants notamment en situation de précarité. Nous formons des jeunes médecins engagés dans le soin et cette spécialité a vraiment du sens. »

Discipline hospitalière

Comment expliquer, dès lors, cette baisse de régime que semble connaître la spé, toutes proportions gardées ? Un effet Covid, certainement : « Dans certaines régions, les prises de position, la stratégie, la politique ont pu desservir localement la spécialité dans sa capacité à gérer sereinement  la formation, reconnaît Sébastien Gallien. De plus certains CHU ont pu connaitre un flottement dans  le  renouvellement de chefferie de  service et/ou dans la stabilisation d’équipes, peut-être préjudiciable au choix d’internes de s’engager dans un centre avec cette incertitude, à présent dissipée. » Au-delà, les maladies infectieuses et tropicales sont une spé avant tout hospitalière : « La sinistrose régnant à l’hôpital, public en particulier, rend l’exercice sans  doute moins attractif actuellement. »

 

 

 

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