C’est la guerre entre la direction et les soignants à l’hôpital du Rhône, au point que l’établissement est placé sous administration provisoire

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Le centre hospitalier de Saint-Cyr au Mont d’Or, près de Lyon, en proie à un conflit entre direction et personnels, est placé sous administration provisoire à compter du 15 novembre, a annoncé aujourd’hui l’Agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est la guerre entre la direction et les soignants à l’hôpital du Rhône, au point que l’établissement est placé sous administration provisoire

© IStock 

"Depuis plusieurs semaines, l’ARS a reçu un nombre conséquent de signalements émanant des professionnels de santé de l’établissement, de la gouvernance, ainsi que de la commission des usagers" témoignant "de relations conflictuelles au sein de la gouvernance", indique un communiqué de l'ARS, qui évoque "des dysfonctionnements susceptibles de mettre en jeu la qualité des prises en charge et la sécurité des patients".

Ainsi, la direction, le directoire et le conseil de surveillance de l’établissement spécialisé dans les soins psychiatriques sont suspendus pour une période de six mois renouvelables, durant laquelle il est demandé à l’administration provisoire "d’analyser les dysfonctionnements actuels".

Cette décision intervient après plusieurs mois d’une grave crise interne qui a opposé la direction et les personnels de l'hôpital.

"Un système s’est progressivement mis en place avec des méthodes intimidantes à l’égard du personnel. Plusieurs cadres et soignants ont été en arrêt de travail, certains sont carrément partis à cause de cela. Nous avons fait des signalements auprès des autorités sanitaires et des élus du secteur", rappelle à l'AFP Alexis Magnière, représentant syndical (CGT) du personnel.

"Il y a eu un certain nombre de dysfonctionnements assez nombreux que j’ai moi-même signalés"

La commission médicale d’établissement a pointé les méthodes de la direction en évoquant "des maltraitances de plus en plus systématiques et banalisées", selon une motion votée par son bureau le 16 septembre.

Le 17 octobre dernier, le tribunal judiciaire de Lyon a ordonné une expertise sociale, à la demande du comité d’hygiène et de sécurité de l’établissement, à laquelle la direction s’était opposée. Deux jours plus tard, cinquante médecins de l’établissement ont adressé un courrier à l’ARS pour réclamer "une enquête rapide et objective", évoquant une souffrance "individuelle et collective".

Directement mis en cause, le directeur du centre hospitalier estime que la décision de l’ARS est conforme à sa propre démarche. "Il y a eu un certain nombre de dysfonctionnements assez nombreux que j’ai moi-même signalés", a déclaré à l'AFP Jean-Charles Faivre-Pierret, qui réfute certaines accusations portées contre lui.

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"Ces propos sont tenus sur le registre de l’émotion, pas factualisés, pas objectifs", estime encore le directeur.

Le centre hospitalier, situé dans l’ouest lyonnais, compte 800 professionnels de santé, dont 70 médecins et accueille 12 000 patients par an.

Avec AFP

 

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