Celui qui opère, c’est celui qui ne boit pas

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Ethylotests

« Bonjour Docteur, soufflez s’il vous plaît. Ok, c’est bon, vous pouvez aller opérer ». Voici le scénario imaginé par le député UMP Lucien Degauchy, qui a remis une proposition de loi le 21 janvier pour obliger les chirurgiens, les anesthésistes et les infirmières à passer un test d’alcoolémie avant d’entrer au bloc opératoire. Ce dernier justifie cette proposition par l’événement dramatique survenu à la maternité d’Orthez il y a quatre mois. 
 
« Une proposition stupide et provocante »
« Les impératifs de sécurité impliquent pour les membres de l'équipe médicale d'être totalement aptes à accomplir leur tâche », argue le député sur France Info. « J'ai moi-même soufflé des dizaines de fois dans des éthylotests alors que j'étais conducteur et j'ai trouvé cela tout à fait normal. S'il s'agit de sauver des vies, il faut que chacun se prête à une certaine discipline », ajoute-il.
Mais les médecins ne sont pas disposés à se laisser faire : « l'alcool au volant est un problème de santé publique, l'alcool au bloc opératoire ne l'est pas et les cas dramatiques, mais isolés, relevés ici ou là ne se régleront pas par la loi », s’insurge le syndicat de chirugiens le BLOC, en qualifiant la proposition de loi de « stupide et provocante ». « Dans ce cas, pourquoi ne pas proposer les mêmes mesures dans tous les métiers comportant des actes de responsabilité ou d'autorité : pilotes, policiers, magistrats? » ironise les chirurgiens. Face à cette "provocation", ces derniers ont décidé de traiter le mal par le mal et de répondre à M Degauchy par une parodie de son propre texte, qui suggère notamment « d’interdire l’alcool aux élus du peuple avant tout débat législatif ». 

L'addiction à l'alcool ou aux drogues chez les professionnels de santé reste cependant un réel problème. Selon plusieurs études en effet, les professions médicales sont fragilisées par ces dépendances à l’alcool ou aux drogues, sans que personne dans le milieu n’ose dire quoi que ce soit. Il devient donc urgent de trouver une solution efficace (sans nécessairement passer par l'éthylotest) pour remédier à cette situation. 

Source:

Léa Drouelle

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