Aucune annonce de plus pour les urgences cet été, François Braun reste « ferme » et « serein », et ça va aller….

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Le ministre de la Santé et ex-médecin urgentiste François Braun aborde avec « fermeté » mais aussi « sérénité » un nouvel été chaud dans les services d’urgences, où les vacances exacerbent chaque année les problèmes d’engorgement, encore compliqués cette année par un conflit avec les médecins intérimaires.

Aucune annonce de plus pour les urgences cet été, François Braun reste « ferme » et « serein », et ça va aller….

On reste calme cet été aux urgences.

© IStock

"Tous les étés aux urgences sont des étés critiques", des périodes "qu'il faut aborder avec fermeté mais aussi avec sérénité", a estimé François Braun devant les journalistes, en marge du congrès Urgences 2023 organisée par la Société française de médecine d'urgence et Samu-Urgences de France.

"Nous avons un système de santé qui est solide, et nous avons des services d'urgence qui ont montré leurs capacités à faire face aux difficultés", a ajouté le ministre.

L'effet exact de la grève larvée de certains médecins intérimaires, furieux de voir leur rémunération plafonnée depuis avril, est difficile à mesurer, a reconnu le ministre.

"Il y a des services en difficulté, mais ils étaient déjà en difficulté avant", a-t-il relevé. "Simplement nous avons une surveillance beaucoup plus accrue, aiguë de ces services et je continue de voir cela de très près avec les Agences régionales de santé", a-t-il assuré.

Pourtant pour les urgentistes la situation est pire que l’année dernière

La situation est pourtant "pire que l'année dernière", selon Karim Tazarourte, le président de la Société française de médecine d'urgence, lors d'une conférence de presse à l'ouverture d'Urgences 2023.

Les services d'urgence pourront "garantir aux citoyens l'accès aux soins urgents, mais ce qu'on ne pourra plus garantir, c'est l'accès pour le tout-venant, toute pathologie", a-t-il indiqué.

Et dans certaines zones touristiques ou la population est faible en temps normal, "ça va devenir très complexe" de pouvoir garantir l'accès à un médecin urgentiste, "hormis le renfort héliporté", a-t-il averti. "On a des territoires ou l'été va être très compliqué à passer".

Pour faire face aux risques d'engorgements, le ministre de la Santé compte notamment sur les mesures adoptées l'an dernier après une "mission flash" qu'il avait lui-même dirigée, alors qu'il n'était encore que président de Samu-Urgences de France.

La régulation par le 15 est ainsi en train d'être généralisée sur tout le territoire : les patients sont invités à appeler le 15 avant d'aller aux urgences, pour qu'une autre solution puisse leur être proposée si possible, notamment en médecine de ville.

"L'été dernier, nous avons fait baisser de 5% la fréquentation des services d'urgences, une première depuis 20 ans" grâce à cette régulation en amont, a indiqué François Braun devant ses anciens collègues.

"Ce n'est pas la mission des services d'urgence d'être la porte d'entrée unique de l'hôpital, ni d'être une salle de consultation ouverte à toute heure", a-t-il souligné.

François Braun est très attendu sur la revalorisation des rémunérations et des carrières des PH

Mais François Braun n'a pas annoncé de mesures nouvelles, alors même qu'il est très attendu notamment sur la revalorisation des rémunérations et des carrières des praticiens hospitaliers.

Ceux-ci ont l'impression d'être les parents pauvres face à leurs collègues du privé, alors que c'est eux qui assument l'essentiel de "la permanence des soins", c'est à dire les gardes le week-end et la nuit.

Pour l'instant, "on a surtout rétabli la discussion avec les représentants praticiens hospitaliers, ce qui est important", a-t-il indiqué.

Et Emmanuel Macron lui-même a promis que le gouvernement "continuerait à travailler" sur les conditions de travail à l'hôpital, "en premier lieu sur le travail de nuit et de week-end", a-t-il aussi souligné.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/jai-teste-linterim-non-pas-pour-largent-mais-pour-decouvrir-dautres-facons-de-travailler

Le professeur Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), s'est félicité de ce retour de François Braun devant ses anciens collègues, à peine un an après avoir été nommé ministre. "Même si les urgences ne sont pas la seule préoccupation de François Braun, elles restent toujours un peu présentes dans son esprit", a-t-il dit.

En 2021, il y a eu 20,4 millions de passages aux urgences en France, contre un peu plus de 10 millions en 1996.

Avec AFP

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