20% de bruit de bip en moins en réa, une petite révolution pour les anesth-réa

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Le CHU de Rennes a diminué de 20 % les bruits d’alarmes et de bip dans les services de réanimation au CHU de Rennes. Ce projet pilote avec Philips se révèle être porteur.

 

20% de bruit de bip en moins en réa, une petite révolution pour les anesth-réa

© IStock 

Biiiiiip, dring, bip-bip-bip, les bruits d’une salle de réveil sont une vraie nuisance, constante dans les oreilles des soignants. Certes tous ces bruits ne sont pas parasites, car ils ont une sens sur les constantes des patients, mais néanmoins, s’il était possible de les réduire… Ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Le CHU de Rennes en partenariat avec Philips a lancé pendant un an, un projet afin de diminuer ces bruits dans les services de réanimations. Le Docteur Adel Maamar, PH au CHU de Rennes en réanimation médicale a piloté ce projet.

En France en moyenne 180 à 300 alarmes sonnent chaque jour par patients en réa, 70 à 80 % sont dites non-pertinentes, c’est-à-dire qu’elles ne nécessitent pas une intervention qui engage le pronostic vital. « Ces alarmes génèrent des interruptions de tâches qui nuisent au soin des patients et désensibilisent le personnel soignants » nous explique Adel Maamar et Fabien Cambert, infirmier au CHU de Rennes.

Plusieurs études démontrent qu’il y a un lien entre le nombre d’alarmes, leurs intensités et l’augmentation de la charge de travail ou du taux d’erreur des soignants.

« Je travaille de jour et de nuit. Dans les deux cas et en à peine un mois, je constatais déjà des changements. » 

Grâce à ce projet ce service « a diminué entre 15 et 20 % le nombre d’alarmes », explique Fabien Cambert. Ceci a pu être possible grâce à la suppression de certaines alarmes des scopes. La grande question a été de « déterminer les alarmes essentielles et celles qui permettaient juste d’avoir une information. Est-ce qu’on met en danger notre patient ? Est-ce un bénéfice en termes d’action médicale et paramédicale ? Nous avons repris une à une chaque alarme : la fréquence respiratoire, les alarmes de saturation, les alarmes de tension… Et analysé celle que l’on pouvait augmenter et diminuer ». Il y a aussi eu un gros travail de communication au sein des équipes. 

Grâce à ce système, les équipes ont pu par exemple « garder uniquement l’alarme basse pour la tension et supprimer les alarmes de fréquences respiratoires ». Après 4 mois de recul ce travail a porté ses fruits. « C’est beaucoup plus calme, c’est unanimement reconnu », rapporte Adel Maamar. En plus, pouvoir « diminuer le nombre d’alarmes impertinentes améliore la qualité de vie au travail des soignants, ça les rend plus performants et efficaces. » Fabien Cambert confirme : « Je travaille de jour et de nuit. Dans les deux cas et en à peine un mois, je constatais déjà des changements. » 

C’est un bénéfice pour l’équipe médicale qui passe ses journées sur place, mais aussi pour les patients. « C’est stressant d’être admis en réanimation, les sonneries rendent la situation encore plus stressantes ». Sans parle quand « le scope sonne et que personne ne réagit, et la nuit ses bruits altèrent la qualité de sommeil des patients. » renchérit Fabien Cambert.

Alors ce n’est pas encore le silence et le calme intégral, en réa, mais on s’en approche.

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